Nous avons vus précédemment que l’obésité touchait aujourd’hui plus de 700 millions d’individus sur la planète avec des taux dépassant les 30 % pour certains pays. Face à ce fléau grandissant, les états agissent en créant diverses réformes mais depuis les années 2000, on remarque aussi une prise de conscience de la population à l’égard de l’obésité qui se traduit par l’apparition d’émissions, de reportage ou même l’intégration de légumes et fruits dans certains menus de fast-food.

Aux Etats-Unis, c’est en 2004 que sort le documentaire Super Size Me, ou Malbouffe à l'américaine au Québec. Il s’agit d’un film-documentaire  réalisé et interprété par Morgan Spurlock, un américain de trente-quatre ans.  Dans ce documentaire, Morgan a pour objectif de manger trois fois par jour dans un restaurant McDonald’s et cela durant un mois.  De plus, il a pour obligation de respecter plusieurs règles afin de se rapprocher le plus possible des habitudes d’un américain moyen:

1.    il doit manger ses trois repas quotidiens chez McDonald's.

2.    il doit goûter chaque plat au moins une fois.

3.    il ne doit manger que les aliments figurant sur le menu.

4.    il doit prendre l'option « Super Size » (taille maximum) chaque fois qu'on la lui propose.

5.    Chaque jour, il doit marcher autant qu’un américain moyen soit 5000 pas.

Au bout de 21 jours, Morgan commence à ressentir des palpitations cardiaques. Les médecins qui suivent sont « régime spécial » lui préconise d’arrêter mais sa détermination lui permet de poursuivre son enquête jusqu’à à la fin malgré les fortes réticences des médecins. En seulement un mois de McDonald’s trois fois par jour, Il prit 11 kg, endommagea son foie et augmenta son cholestérol de 0,65 gramme par litre de sang. Il mettra environ 14 mois à retrouver sa santé et son poids initial.

Ce film qui avait pour but de dénoncer les effets néfastes des fast-foods sur la santé et l’obésité qu’ils pouvaient entrainer avaient dès sa sortie en salle, entrainé des remises en question de la part de nombreuses individus, habitués à manger quotidiennement au fast-food. Certaines personnes se disaient « choquées » et « prêtes à diminuer de façon significative » leurs virées aux fast-foods. 

Affiche du film-documentaire "Supersize me" sorti en 2005 aux Etats-Unis:

En 2011, c’est au tour de l’émission de télé-réalité américaine Extreme Makeover: Weight Loss Edition originellement diffusée sur la chaîne de télévision américaine ABC de voir le jour.

Dans cette émission, des personnes atteintes d’obésité morbides bénéficient d’un entrainement personnalisé  et un changement radical de leur mode de vie avec Chris Powell comme coach sportif. Les volontaires disposent d’une année pour perdre du poids d’une façon significative. S’ils y parviennent, ils peuvent subir une opération afin de retirer l’excédent de peau et ainsi retrouver une apparence physique normale.

Malgré que cette émission soit qualifiée de « voyeuriste » par  Le Collectif National des Associations d'Obèses (CNAO), cela n’empêcha pas son succès aux Etats-Unis. En effet, diffusée chaque semaine à 19h sur la chaine ABC, l’émission enregistra lors de sa première saison, une moyenne de six millions de téléspectateurs par épisode.

Deux participants de l’émission Extreme Makeover Weight Loss Edition:

Aux Etats-Unis comme en France, les fast-foods sont particulièrement appréciés des enfants.

En France, les premières actions d’un fast-food pour lutter contre l’obésité apparaissent à McDonald’s en 2005. C’est dans le menu « Happy Meal » destiné aux enfants qu’apparaissent les premiers changements. Dans ce menu, l’enfant peut troquer ses frites contre des tomates cerises. Il peut également choisir un jus de fruits 100% pur jus en guise de boisson à la place du soda souvent très sucrée. Enfin, sur les 4 desserts proposés, 3 sont des desserts à base de fruits. L’enfant a la choix entre une compote de fruits allégée en sucre et plusieurs sachets de fruits différents comme de l’ananas, du kiwi ou même du melon.

En 2010, McDonald’s France décide de mettre en place l’opération « Mercredi à croquer ». Cette opération qui se voulait temporaire a tellement plu qu’elle fut maintenue et est toujours en place aujourd’hui. Disponible le premier mercredi de chaque mois, son principe consiste à donner un petit sachet de fruit à l’enfant à chaque achat d’un menu « Happy Meal ». Son but principal était de donner l’envie aux enfants de manger davantage de fruits afin qu’ils acquièrent un « réflexe fruitier » dans leur avenir. Cette opération fut un réel succès. En effet, depuis les débuts de l’opération, c’est plus de trois millions de sachets qui ont été redistribués aux enfants et cela eu des conséquences très encourageantes. D’après les chiffres, entre août 2010 et août 2011 le choix du sachet de fruit en dessert dans le menu enfant « Happy Meal » augmenta de 40 %.

A la vue de ces chiffres, on pourrait se demander pourquoi McDonald’s ne décide pas d’agir, cette fois-ci, pour les menus adultes qui concernent un nombre de personnes nettement plus élevé. 

Sachets de fruits présents dans le menu "Happy Meal" chez MacDonald's: